Aujourd'hui, Tara était levée avant les autres. Car oui, dans Secret Story, les habitants ne se levaient que très rarement avant 13h30. Mais ce n'était pas plus mal. La jeune femme aimait avoir sa tranquilité le matin, au lieu d'écouter les autres raconter leur rêve débile ou s'engueuler car quelqu'un avait oublié le refermer la bouteille de jus d'orange. C'est donc d'un pas lourd que la tibétaine se rendit jusque dans la cuisine, où elle commençait à préparer son petit déjeuner. Cependant, le lait était terminé. Elle se rendit donc dans le cellier afin d'en prendre une nouvelle bouteille. Elle ouvrit le frigo, et regarda par la même occasion s'il n'y avait pas quelque chose d'intéressant.

Bon. Alors il y avait... Un yaourt entamé, quelque chose qui ressemblait à des pâtes et du beurre moisi. Nan mais ils sont sérieux là ? Des gros porcs dans cette baraque. Elle leva les yeux au ciel, attrapa la bouteille de lait, puis referma le frigo. Lorsqu'elle se retourna, Jamel était là. Autant dire que la pièce était glaciale. « Salut. » lança-t-elle. Bah ouais, elle était polie, au moins. « C'est ça que tu cherches je suppose. » continua-t-elle, montrant la bouteille de lait. Wow, quel conversation de folie. Mais bon, vu comment les choses s'étaient déroulées, elle ne s'attendait pas à mieux.

Bon, il veut parler frigo et dinette ? Et bah qu'il fasse. De toute façon, ça ne pouvait pas être pire que cela était. Ils étaient comme deux abrutis, à parler chiffon, alors qu'il y a peu de temps ils étaient encore en train de se faire des câlins. Mais bon. « Oui j'ai remarqué. » se contenta-t-elle de dire, avant de fouiller un peu partout dans les placards.

Okay. Tara cherchait dans les placards dans le seul but d'attendre qu'il sorte et de se libérer de cette situation. Mais elle sentait qu'il était toujours derrière elle. Elle lâcha donc un soupir. « Bon trouvons un sujet de conversation. On du temps ? Du fait que tu me détestes ? Du fait que Florine a encore mis trois tonnes de maquillage hier ? » lança-t-elle. Elle n'aimait pas rester comme ça, sans rien faire, à voir les mouches passer. « Tu me manques Jamel. C'est con à dire, parce que ça ne fait qu'une journée, mais tu manques. » lui avoua-t-elle. Elle ferma la porte du placard, et le regarda. Elle n'était pas du genre à rester sur une situation laissé à l'abandon.  Peut-être qu'il s'en foutait, qu'il allait l'envoyer bouler mais au moins, elle lui avait dit.

Il avait raison. Il était passé pour un abruti, par sa faute. Mais ce n'était pas son intention, bien au contraire. Elle voulait l'épargner, et c'est tout l'inverse qu'il s'est passé. « Je voulais pas que ça se passe comme ça. » lui dit-elle. « Après cette annonce, j'avais mal au coeur. Je me suis rendue compte de beaucoup de choses. » continua-t-elle. « Ca ne fait qu'une journée et j'ai qu'une seule envie. Que tu me sers dans tes bras et que tu me regardes comme tu me regardais avant. » lança-t-elle, s'appuyant contre le meuble. « Julien c'est que de l'attirance. J'm'en suis rendue compte. Toi, c'est différent. J'ressens quelque chose de plus profond. » finit-elle par dire. Elle ne savait pas si son discours aurait un quelconque impact sur lui. Mais elle tentait. Oser c'est gagner, comme on dit.

Jamel était quand même sacrément borné. Malgré le fait qu'il avait raison dans son raisonnement, il n'essayait même pas de faire abstraction cinq secondes de Julien afin de prendre en compte ce qu'elle lui avait avoué. « Cette histoire me rend chèvre. » lança-t-elle. « Tu as raison, j'ai fais la conne. J'ai clairement été dépassé par le truc. Mais tout le monde commet des erreurs. » continua-t-elle. « Tout ça pour te dire que je vais stopper le truc avec Julien. C'est pas avec lui que j'veux être, c'est avec toi, c'est une certitude. » finit-elle par dire, avant de s'avancer vers lui. « Au moins, c'est dit. Maintenant tu fais ce que tu veux. Je ne veux pas te forcer à quoique ce soit, mais sache que c'est toi qui a les cartes en mains maintenant. » conclut-elle, lâchant un dernier regard en sa direction.

Il lui fallait du temps. C'était tout à fait normal. Il y avait beaucoup de choses à encaisser pour lui, c'était donc tout à fait naturel qu'il fasse le vide pour réfléchir. « Je comprend. Mais sache que je ne changerais pas d'avis. Je tiens beaucoup trop à toi pour ça. » répondit-elle. Puis elle déposa un baiser sur sa joue. Elle n'avait plus envie de jouer. Elle ressentait quelque chose pour lui, et ne voulait pas laisser passer ça.