Le sous-sol était un endroit calme où Tara adorait se retrouver afin de réfléchir à la suite de l'aventure. Aucun rapport avec la stratégie, mais plutôt sur le plan personnel. Les proches de la jeune femme lui manquait cruellement et cela se voyait depuis ce matin. La jeune femme se faisait discrète depuis le prime. Elle vint s'installer sur l'un des canapés du sous-sol et se mit à réfléchir.

Gabriel était parti dans son lit faire une petite sieste. Oui, il s'ennuyait un peu. Ça arrivait souvent dans la maison des secrets, être enfermé H24 ce n'était pas toujours ce qu'il y avait de plus fun. Mais bon l'heure du repos était terminé et son estomac lui criait d'aller satisfaire un autre besoin primaire. Il sortit de sa chambre et aperçu Tara seule sur le canapé, comme une pauvre petite fille une malheureuse? Elle voulais un câlin c'est ça ? Il fit d'abord une escale par le cellier, histoire de se prendre une pomme et revient ensuite vers elle. "T'as l'air pensive, tout va bien ?"

Tara était dans ses pensées lorsqu'elle entendit une voix masculine. La jolie brune leva la tête et remarqua Gabriel. Il faisait le gentil, lui, maintenant ? C'était cool. Tara fut légèrement surprise par cette question surtout venant de Gabriel, lui qui avait le rôle du chef de clan stratège qui ne pensait qu'à sauver son équipe. Enfin, c'était des rumeurs. « Oui, tout va bien, merci. » La réponse de la jeune femme ne s'accordait pas tellement avec sa voix. Elle avait l'air triste cette voix-là. Difficile pour Gabriel de croire ça.

Gabriel décida de ne pas la lâcher et de se mettre assis à côté d'elle. Il avait rien de mieux à faire alors autant écouter ses malheurs un peu, pour une fois qu'il faisait quelque chose de sympathique envers quelqu'un -enfin d'après les rumeurs, parce qu'il n'avait pas vraiment l'impression d'être le plus méchant de la maison-. "Tu es aussi convaincante que la mort de Marion Cotillard dans The Dark Knight." Il lui lance un léger sourire.

Gabriel avait réussi à faire rire la jolie brune. C'était la première fois dans la journée, cela faisait toujours plaisir. Elle soupirait alors. « Pour tout te dire, je me sens seule. » La jeune femme haussait les épaules. Cela concernait peut-être plus sa situation actuelle dans la maison des secrets. Changement de chambre et tout ce qui s'en suivait.

Gabriel arqua un sourcil. "Pourtant tu as Jamel ici ! Et vous avez pas l'air d'avoir de rancœurs l'un envers l'autre." Il était vrai que contrairement à une grande majorité de candidats qui eux pouvaient se sentir seuls parfois, Tara avait un repère de l'extérieur plutôt solide avec elle.

Tara lâcha un profond soupir. Si c'était si simple. Or, c'était tout, sauf simple. Avoir quelqu'un comme Jamel dans la maison était à la fois un avantage et un inconvénient. Il soufflait le chaud et le froid, et il fallait avouer qu'elle était destabilisée. « Disons que Jamel n'est pas présent ces derniers temps. » lui avoua-t-elle. Pas présent du tout même. Le pire, c'est qu'elle ne savait même pas pourquoi. Une part d'elle lui disait de prendre le taureau par les cornes et d'aller le voir pour lui demander des comptes, une autre lui disait qu'il devait avoir ses raisons et qu'elle devait le laisser tranquille. Quoiqu'il en soit, Jamel était son pilier dans la maison, et le voir s'éloigner d'elle lui faisait de la peine, vraiment. « Je crois qu'il m'évite. » lui dit-elle, levant les yeux au ciel. Puis elle reposa son regard sur lui. « Mais on va parler d'autre chose. Je ne pense pas que tu ais envie d'entendre me plaindre. » finit-elle par dire, se touchant les cheveux.

Gabriel regardait devant lui, toujours installé aux côtés de Tara. Apparemment il y avait un peu d'eau dans le gaz entre Jamel et cette dernière, forcement après la révélation du trio sur leur "non-secret", Gabi se doutait qui la situation était beaucoup moins simple qu'elle ne le semblait. "C'est lier au fait qu'il ne soit plus dans ton équipe mais celle d'Anaïs ?" Bon pour le tact on repassera mais ça pouvait être une explication pour le malaise de Tara. "Tu rigoles pour une fois qu'une conversation ici ne parle pas de qui fait ou ne fait pas le ménage ou de qui a fini le pot de Nutella. Je suis tout ouïe !" Le niveau des conversations de la maison était rarement très haut, alors pour une fois, ça changeait le jeune homme.

La jeune femme rassembla ses jambes devant elle et encercla celles-ci de ses bras. A cause d'Anaïs ? Elle esquissa une moue sceptique. Elle ne pensait pas que ce soit la cause de son éloignement. Du moins, pas de son côté. Elle s'était déjà expliquée avec la jeune femme, et tout était bien clair. A moins que ça vienne de lui ? Super, en une phrase il avait réussit à semer le doute dans l'esprit de la tibétaine. « Non. Du moins, je ne crois pas ... » balbutia-t-elle, elle-même peu convaincu de sa réponse. Elle devait en parler à quelqu'un, sinon, elle allait tourner chèvre. « Jamel, c'est un peu mon repère ici. Et le fait qu'il m'évite comme ça, et que j'ai l'impression que peu de personnes m'apprécient ici, d'ailleurs je sais même pas pourquoi, et bien ça me donne la sensation d'être un peu seule au monde. Et c'est pesant. » lui confia-t-elle, un air triste sur le visage.

Son manque de tact avait en plus eu le don de perturber la jeune femme, c'était malin. C'était dernière était désormais prise au doute. Dans un soucis de la rassurer, Gabriel passa un bras sur son épaule. "T'inquiète pas, je sûr que ça n'a rien à voir ..." Il essayait de rattraper le truc du mieux qu'il pouvait. "A mon avis faut que t'ailles lui parler, tu peux pas rester dans cet état, c'est pas bon."

Tara n'était pas convaincue de la première phrase de son interlocuteur, mais bon, il essayait au mieux de défendre Jamel et la jeune tibétaine ne savait pas pourquoi. Étaient-ils amis ? Peu importe. C'était gentil de sa part. « Je ne vois pas pourquoi ce serait à moi de lui parler ? Je n'ai rien fait de mal. » Répondit-elle en haussant les épaules.

Gabriel hausse les épaules. "Toute manière je comprend rien à votre histoire alors ..." C'était trop compliqué pour le pauvre petit cerveau de notre cher Gabriel tout ça. "Je peux pas te dire quoi faire ..."