Trop de choses s'étaient passés dans la maison. Non mais sérieux vous avez vu tous les clashs qu'il y avait eu. Et la Sabrina, elle avait pris cher quand même. Tout de suite les préjugés, si t'étais une gitane, tu sentais mauvais. Quoique je ne lui parlais pas tant que ça à la Sabrina, même si on était dans la même chambre. En fait, j'avais plus la couette sur ma tête qu'autre chose. Bref, enlevons cet épisode de notre mémoire. Une bonne douche était annoncée avant d'avoir les noms des nominés de la semaine. (...) En sortant de la cabine, j'entendais des sanglots à côté. Tiens c'était Sabrina, assise contre le mur du couloir, j'enfilais mon peignoir avant de me joindre à elle. « Faut pas les écouter, c'est pas de leur faute. C'est leur façon d'être. » J'avoues que niveau consolation j'avais du travail à faire. Mais c'était vrai, ils étaient comme ça, on ne pouvait pas les refaire.

Fallait pas se mettre dans des états pareils. J'étais sûre que Tara pensait de moi que j'étais une petite fille pourrie-gâtée et j'allais pas mourir, hein. Sérieusement, il y avait des choses plus graves que de pleurer sur genre de choses. Peut-être que ça l'atteignait aussi. « Oh laisses-les dans leur délire, ça leur passera ... peut-être. » Ou pas parce-que vu que c'est Fanny qui avait déclenché tout ce raffut, ça allait prendre du temps pour oublier. « Sinon tu sais quoi tu les ignores et tu leur montres que tous les gitans ne sont pas sales. » En espérant qu'elle ne prenne pas mal ce que je venais de dire. « Puis entre nous, la merguez elle était peut-être à Jonathan, tu sais toi ce qu'il cachait dans ces sacs de supermarchés ? » J'étais peut-être un peu méchante envers John. Mais pour consoler une personne, faut bien en descendre une autre et il y avait que lui qui me venait en tête là, sérieusement.

J'avais réussi à faire partir ses larmes, c'était déjà ça. Et un sourire était arrivé. Je me suis peut-être trompée de voie, j'aurais dû faire des études pour être assistante sociale. Non je rigole. Entendre les problèmes des autres tous les jours ça me soûlerait vite. « J'ai toujours raison, voyons. » Je n'avais pas le melon, pas du tout. Je ne voyais pas de quoi vous parlez. Bon ce n'était pas tout mais maintenant que j'étais lavée, fallait s'habiller. Ou bien je vais me relaver. Non ça y est, Fanny déteignait sur moi. « Je ne sais pas toi mais faut que j'aille me changer, moi. » J'étais quand même en maillot sous le peignoir.

Tout en écoutant Sabrina, je jouais avec mes cheveux. Je commençais par faire une petite tresse que je me mettrais bien sur mon front, tiens. Ça me donnait une idée pour le prime de vendredi, sérieusement. « C'est peut-être le fait d'être enfermée aussi. » Et si je me faisais des tresses africaines ?

Et si je me faisais des tresses plaquées plutôt ? Genre comme Alicia Keys. Non ça ira. Je crois que la tresse de devant c'est beaucoup mieux. Ce que Sabrina disait euh ... Bah je l'écoutais bien sûr. Mais je peux réfléchir à une coupe aussi, non ? « Ouais enfin on est juste enfermés. Bon après c'est sûr qu'il y a certaines personnes qu'on ne pourra plus s'encadrer mais c'est pas grave. » Rétorquais-je. Allez on retourne avec mes cheveux.