Un après-midi. Magnifique. Une piscine avec des vagues qui vibrent tendrement, et d'une manière élégante au rythme du vent. La grâce et la beauté a envahit le jardin de la maison. Et moi, je mange une salade avec des ananas. Mm, trop bon. Une journée parfaite. Malheureusement, comme dans tous les endroits féeriques. Il y a toujours du noir, un personnage maléfique, hideux. Et ici, c'était le porc qui sortait de la porte de la maison. Notre maison, qui était le contraire du jardin. Pleins de bordel, personne avait fait la vaisselle avec la soirée d'hier. Pour le coup, un porc qui sortait de sa porcherie. Il se ramène. Je grimace, et tourne le regard. J'ai vraiment pas de chance pour attirer ce genre de choses. Et puis, il s'assoit. Il me salut, à sa manière, vulgairement. Il ne faut pas attendre une rose d'un porc. Voyons, nous sommes bien dans la réalité. - Salut, Shrek. Dis-je, sans le regarder, et sans grand enthousiasme. Je préfère picorer mes ananas avec ma fourchette dans mon assiette, et en laissant la salade un peu de côté. Dans l'espoir que Gargamel comprenne bien qu'il me gêne, et qu'il s'en aille, s'il te plait, je t'en pris. Mon regard fuyant, mon air blazée, il va le comprendre, c'est sûr, qu'il doit dégager.

Je me sent observée. C'est comme quand on essaye de maquiller quelqu'un, au début. Y'a toujours un gros coiffeur qui attend son tour, qui vient donner son avis, et qui vient juger le travail. J'ai horreur de ça. Bref, ce qu'il faut en retenir. C'est que ce mec m'énerve tout autant. Puis il commence à parler. J'ai la tête tournée, je le regarde même pas. Je l'ignore. Mais, malgré tous mes efforts pour le fuir, lui et son haleine. Je ne fais que la sentir. On dirait l'haleine d'un vieux phoque, n'ayant pas trouvé un poisson dans tout l'océan. En même temps, quand on voit la tronche du phoque. On comprend que les baleines sont en voies de disparitions, et que les poissons préfèrent piquer des sprints en le fuyant. S'il te plait, ne baille pas. Tu vas m’imprégner de ta mauvaise odeur. Déjà qu'avec l'autre gitane, j'ai été servit. Pourquoi les poubelles me collent, sérieux ? Ses mots m'agacent. Et ma franchise finit par me dépasser. Je lui réponds, sans le regarder. Et surtout pour ne pas vomir. La nature est si belle, comment a-t-elle pu mettre au monde un énergumène pareil ? - Ta gueule. Elle me revient pas. Et c'est l'homme aux 50 boutons sur la gueule qui me dit ça. Commence déjà par cacher tout ça. Essaye le biactole. Et d'ailleurs, tu ferais bien d'en mettre de la poudre. Car vue ta peau rouge, tu passe juste pour un porc. Une voix agacée, un peu d'ananas dans ma bouche pour me purifier. Non, il va pas s'en aller. Je suis damnée.

Blablabla. J'écoute pas ses balivernes, puis il me jette  de l'eau sur les cheveux. Heureusement que j'avais la tête un peu penchée. Sinon j'aurai été littéralement trempée. Je me lève; en penchant un peu ma tête et murmure : - J'vais le tuer lui. Je m'énerve,  je prends mon bol, et jette son contenu sur la tronche de Peggy. - Tiens, bouffes. Connard. La nourriture l'occupera, lui qui avait l'air d'aimer bien manger. Puis, je commence à m'essorer les cheveux, en grimaçant. Bon, je vais prendre une douche. Je me casse.