Elle s'assit sur le lit. « Mais parce que j'ai l'impression de niquer ton aventure, voilà pourquoi ! J'me sens coupable à chaque pas que j'fais ! » lança-t-elle. « Si on été deux âmes soeurs, comme tu dis, on passerait pas notre temps à s'entre-tuer. » lui répondit-elle.

Bah on passe pas notre temps à s'entre tuer. La semaine passée elle était parfaite, ça a prouvé qu'on était capable de s'entendre comme n'importe qui, mission ou pas.

Il se redresse à son tour.

Mais non tu niques pas mon aventure, c'est certes pas facile, mais je regrette pas que tu sois là non plus


(bonne nuit Maelys !)

« Bah evidemment, les seuls moments où on peut bien s'entendre c'est quand tu me fais pas des crises, le truc qui arrive une fois tout les six mois ! » lança-t-elle. C'est sûr, la mission les avaient rapprochés, mais le naturel reprend vite le dessus.

Ouais mais en même temps, ok je fais des crises, mais mets-toi à ma place. Tous les jours j'entends de la bouche des gens que tu kiffes Thomas et tout. Et même si je sais que pas tous disent la vérité, à un moment ça commence à prendre la tête sérieusement.

Yoann lui reprend la casquette, ses cheveux devenaient trop bordel.

« Je peux pas me mettre à ta place, étant donné qu'on partage pas les mêmes sentiments. Moi on pourrait venir me dire que tu kiff genre Ginie, ça me dérangerai pas, j'serais contente pour toi tu vois. » lui dit-elle. Bon, la situation s'était un peu apaisé. Un petit peu.

En revanche on te dirait que Thomas kiffe Nadège, là je pense que tu réagirai autrement.

Dit-il, blasé. Il avait beau tout faire, jamais elle ne semblait avoir le moindre sentiment pour lui.

« Mais pourquoi tu rapportes toujours tout à Thomas ? » lança-t-elle. Là, ils parlaient de leur relation à eux, mais il ne pouvait pas s'en empêcher. « Qu'est-ce qu'il faudrait que je fasse pour que tu sois content ? Que je te saute dessus, que j't'arrache des fringues, que j't'embrasse, c'est ça ?! » s'exclama-t-elle. Cette conversation tournait au ridicule. Littéralement.

Mais n'importe quoi. Je veux juste qu'on redevienne comme avant, mais ça n'est apparemment pas possible vu que les sentiments que j'ai pour toi sont unilatéraux.

Il soupière légèrement.

C'était de l'acharnement. C'était sûr et certains. « Ouais, mais tout est différents maintenant. » lui répondit-elle. Elle tenait à lui, c'était certains, mais tout ce qu'ils avaient vécus, les crises en particulier, avait tout cassé.

Ca, je crois avoir compris, merci.

Dit-il un peu plus sèchement. Toute leur discussion tournait autour de leur relation amoureuse, leur ancienne notamment. Et même si la plupart du temps c'était Yoann qui mettait ça sur le tapis, il commençait à en avoir marre.

Elle se mit sur le ventre et le regarda. « Yoann, fais pas la gueule s'il te plait ... » lui dit-elle. Elle n'aimait pas le voir comme ça. De plus, elle culpabilisait.C'était de sa faute si il était comme ça.

J'fais pas la gueule, mais j'sais pas je comprends plus rien. Avec tout ce que tu me dis, comment ça se fait que j'arrive pas à t'oublier? Vraiment, c'est gavant.

Il souffrait pour rien, car c'était apparemment clair.. aucune chance de la récupérer.

« Ok c'est bon j'ai compris. » lança-t-elle. Elle se décala, puis se posa dans un lit plus loin. Elle voulait son soutient, et lui passait son temps à lui faire des reproches. Il était dans deux extrêmes; soit il voulait qu'ils soient ensembles, soit rien du tout.

Yoann ne savait pas vraiment comment agir, là. Devait-il retourne vers elle ou bien tout simplement l'ignorer et faire comme si elle n'était pas présente dans la pièce, ce serait sans doute compliqué. C'est pourquoi il se met en mode sushi dans sa couette et roule jusqu'à elle.

Elle soupira, puis se mit sous la couette, déçue de la tournure de la situation. Elle était déjà pas très bien en ce moment, elle n'avait pas besoin d'une dispute par dessus.

C'est peine perdue.

Il retourne d'où il venait; soupirant, et s'installe confortablement, regardant dans le vide.

« Tu le cherche bien en même temps. » lança-t-elle, sous sa couette. Elle ne savait plus sur quel pied danser. Un pas en avant, deux pas en arrière, trois pas en avant, un en arrière... Un sacré bordel.

On ne se refait pas, c'est mon caractère.

Lui répond-il. Il ne savait pas comment agir, s'il devait lui faire la gueule ou s'il devait rire avec elle. Un sacré bordel, en effet.

Elle sortit légèrement sa tête de la couverture. « Ouais, bah remets-toi en question, si tu veux envisager quoique ce soit avec moi, j'te le dis. » lui dit-elle, avant de se remettre sous sa couette.

Y'a 5minutes encore tu me disais que nous deux c'était foutu, à jamais. Donc faire des efforts dans le vent..

Il pose ses mains sur son torse, et regarde le plafond.

« Ouais, t'as raison. » lança-t-elle, avant de fermer les yeux. Cette histoire la gavait. Elle savait même pas pourquoi elle était venue le voir.

Si seulement on pouvait retourner en arrière et oublier cette scène là. Je suis tout autant gavé que toi, crois moi.

Il soupire à nouveau.

« Nan mais attends, c'est pas de ma faute hein. Tu vois, en ce moment, j'vais pas bien, j'ai besoin de soutient, j'me suis dit que tu serais sûrement la personne la mieux placée pour me réconforter, au lieu de ça, tu m'enfonces. Tu te rends compte que Ginie me soutient mieux que toi, alors que j'la connait depuis quatre semaines ? » lui lança-t-elle, énervée.

Une dernière fois, je parle de moi et après, ok, je t'écoute. Juste que tu me demandes de te soutenir, pas de soucis, ça me dérange pas. Mais la semaine ou j'étais nominé, tu crois que ça m'a fait plaisir de voir que tu ne m'as pas soutenu non plus? Que tu me cassais auprès de tout le monde pour que je me casse! Le soutient, ça marche dans les deux sens.

Lui répond-il. Puis il se reprend.

Mais c'est le passé, et ok, je vais te soutenir.

Elle se releva, puis descendit l'échelle. « Nan mais tu sais quoi, c'est pas grave, laisse tomber, j'me casse. » lui dit-elle, en soupirant.