AYEM

Bordel, qu'est ce qui m'avait pris de me rendre dans ce labyrinthe, lorsque l'on savait le sens de l'orientation que je me payais ? Voilà, c'était tragique, l'émission allait perdre son Ali fétiche, et moi, j'allais mourir de faim, de soif, de froid, là, perdu au milieu d'un parcours qui semblait bien trop compliqué pour me petit cerveau de brun. Parce que ça faisait bien trente minutes que je tournais encore et encore en tentant en vain de trouver une sortie. Bon dieu. « Oh tristeeeesse, c'est la fiiiiin ! » En vrai, j'étais entrain de faire du cinéma simplement pour que la prod me remarque et vienne me sortir de là. « Est-ce que quelqu'un m'entend, au delà de ces contrées lointaines. Moi, Ô seigneur Ali, qui que vous soyez, je vous somme de me venir en aide ! » Et j'y mettais même la forme. Allez, quelqu'un devait bien entendre mes conneries, sérieusement !

L'idée d'entrer dans le labyrinthe de la maison ne m'avait encore jamais effleuré l'esprit jusqu'aujourd'hui. D'ailleurs, je ne savais pas réellement qu'est-ce qui avait pu se passer dans ma tête pour que j'y entre, mais je l'avais fait à mon plus grand regret. Entendant une voix familière demander de l'aide, je ne pouvais m'empêcher de rire suite aux paroles qu'il prononçait. D'ailleurs, la voix d'Ali me guida jusqu'à lui, ce qui me rassurait quelque peu d'ailleurs. « Qu'est-ce que tu fous là, toi ? » demandais-je en riant, alors que sa présence m'avait détendu un peu plus. Au moins, je n'étais pas la seule à m'être perdue dans ce satané labyrinthe en espérant qu'à deux, nous trouvions plus rapidement la sortie. Il parait que l'union faisait la force, non ?

Et voilà, j'étais donc perdu, c'était officiel. J'aurais eu un drapeau, je l'aurais agité le plus haut possible mais bon. Heureusement pour moi, une voix s'était élevée et quelques secondes plus tard, une Ayem sauvage était apparue devant moi. Pouf, comme ça, par magie. « La même chose que toi je suppose, non ? Le goût du danger, l'inconscience, tout ça. » lâchais-je ironique tout en regardant autour de nous. « Sérieusement, j'ai rien compris, j'ai fait trois pas limites, et d'un coup c'était comme si l'entrée avait changé de place. » Bon, j'exagérais carrément hein, mais j'en pouvais plus de ce labyrinthe, fallait que je sorte d'ici.

Pour le coup, j'aurai dû réfléchir un peu plus avant de m'aventurer dans ce labyrinthe sans fin. Alors que j'entendis la voix d'Ali demander de l'aide, cela m'avait guidé jusqu'à lui qui n'avait pas l'air de s'en sortir plus que moi. « Du coup, ont se retrouve tous les deux coincés ici. » repondais-je faussement désespérée. Celui-ci ajouta qu'il n'avait pas totalement compris comment était-il arrivé jusqu'à là et qu'après trois pas dans ce labyrinthe, son sens de l'orientation c'était complètement envolé. « On finira par trouver la sortie même ça devra nous prendre des heures. » retorquais-je plutôt amusée. Il fallait relativiser et puis dans les cas extrêmes, la production sera dans l'obligation de nous venir en aide pour nous sortir d'ici. Lui tendant ma main, je décidais de conclure : « Suis-moi.. »

Franchement, je sentais que c'était limite la fin quoi. Genre j'aurais bien aimé que le sol se dérobe sous mes pieds, m'emmenant dans une seconde dimension avant de, pouf, me faire réapparaitre de l'autre côté du labyrinthe. A l'entrée ou à la sortie, peu m'importait là, tout de suite. Enfin, si il y avait vraiment une issue, parce qu'on était sûr de rien après tout. « Et je suppose que tu n'es pas venue avec un plan sur toi. » Roh, elle ne pensait vraiment à rien ! Tragique. Nous étions trop beaux pour mourir de la sorte. Elle me disait de la suivre, et machinalement, ma main se glissait dans la sienne alors que j'emboitais son pas. « Tu sais où on va ? Parce que là on tourne, et j'ai l'impression d'avoir déjà fait au moins cinquante fois ce chemin. » bon en même temps tout se ressemblait quoi. « Sinon, ce qu'on peut faire, c'est que tu montes sur mes épaules, comme ça tu verras peut-être la sortie d'en haut ? C'est de la triche, j'en ai conscience, mais c'est une question de vie ou de mort, alors bon. » Oui, oui, carrément, l'instinct de survie face au monstre du labyrinthe, tout ça.

Après de nombreuses secondes d'angoisses et de désespoirs, j'avais fini par rencontrer sur ma route Ali, qui n'avait pas non plus l'air de s'en sortir. « Du tout. » repondais-je à celui-ci qui venait de supposer le fait que je n'étais pas venue ici avec un plan du labyrinthe. S'en suivi le fait que je lui avais proposé de me suivre, lui tendant ma main au passage qu'il se saisissa d'ailleurs. Inquiet, Ali me demanda si je savais réellement où on allait et c'est avec amusement que je lui répondis : « Je suis comme toi, de toute façon, on finira par trouver la sortie non ? » je n'étais pas vraiment convaincu de mes paroles, je dois l'admettre. J'avais la fâcheuse impression que nous nous enfonçions à chaque pas que nous pouvions faire dans ce labyrinthe mais Ali eut finalement une idée qui pour tout dire avait illuminé mon esprit. « je pense que ce serait la meilleure des solutions, alors redresse toi, t'as une énorme personne à porter sur les épaules. »