NADEGE

La première nuit venait donc de s'écouler, et on ne pouvait pas dire que j'avais pu dormir particulièrement longtemps puisque nous nous étions tous couchés à des heures impossibles. Mais maintenant que j'avais les yeux ouverts, il était certain que je n'allais pas me rendormir, d'autant plus que je n'étais pas ici pour passer mes journées sous les draps. Alors, tant bien que mal, je m'étais levé, attrapant quelques affaires sous le coude avant de me diriger vers la salle de bain. Une fois la tâche accomplie, j'avais enfilé mes vêtements et m'étais rendu dans la cuisine pour me prendre un bol, des céréales et un verre de jus de fruit, de quoi bien attaquer la journée. Jetant un coup d'oeil dehors, je remarquais que le ciel était dégagé, et donc, avais rapidement migré jusqu'à la terrasse. Posant toutes mes affaires, j'étais rejoint par Nadege qui semblait également s'être réveillée, bien que je ne l'avais pas croisé jusqu'ici. « Good morning sunshine. » la saluais-je d'une moue encore quelque peu fatiguée, le temps de m'habituer à la luminosité ambiante. « Bien dormi j'espère ? » Que trop peu, je m'en doutais, mais bon, nous allions faire avec.

Première nuit plutôt calme, surtout courte, mais au moins je l'avais passé dans un lit rien que pour moi et je dois avouer que s'adapter à dormir avec d'autres personnes devenait assez difficile quand on était habitué à avoir une certaine intimité. Réveillée, j'avais fini par rejoindre la cuisine pour aller me chercher de quoi me faire un petit déjeuner. Prenant un plateau repas, j'avais eu l'idée de de venir le déguster sur la table de la terrasse. Lunette de soleil au nez, j'étais déjà donc là, buvant mon bol de lait et mes tartines aussi beurrés que la plupart des beurette. Ali finit par me rejoindre et je viens lui rendre un sourire. Il me demandait alors si j'avais bien dormi. « Trop peu oui. J'ai hâte que tout ça se mette en place et qu'on accède aux premiers mystères de ce jeu » Et c'était bien là le pourquoi du comment j'avais passé les castings. « Et toi ? » J'avais la sensation qu'Ali aurait pu devenir un atout dans la chasse aux secrets à posteriori, alors ça ne me dérangerait pas vraiment de partager ça avec lui.

M'installant en face de Nadège, je lui avais donc demandé si sa nuit s'était bien passée, ce à quoi elle confirma mes pensées, puisqu'en effet, nous n'avions pas franchement pu nous reposer. Je me disais que ça allait probablement être ainsi à chaque prime, puisque les soirées se finissaient toujours tard et que de toute façon, même après nous n'étions pas certain d'aller nous coucher, le temps de nous remettre -ou non- des éliminations et de toutes les crasses que nous feraient la production. Des émotions mélangées auxquelles j'avais tout de même hâte de faire face. Nadège, elle, était impatiente de découvrir les premiers mystères du jeu, et j'hochais la tête. « De même, trop peu dormi, mais je suppose qu'on va devoir s'y habituer. » J'étais habitué à mon indépendance, alors forcément, dormir avec pleins de monde et se voir imposer des horaires était assez compliqué. Buvant une gorgée de jus d'orange, je repensais un court instant à la soirée d'hier, avant de finalement ajouter. « Tu crois qu'elle vient d'où la nomination de Stephanie, toi ? » Parce qu'une nomination d'office dès le premier prime ne pouvait pas être le fruit du hasard. « Tu l'as revu depuis, d'ailleurs ? » Ou vu tout court, hm. Parce que moi, depuis mon entrée avec elle, je ne l'avais pas aperçu, si bien que j'allais réellement commencer à me demander si il n'était pas temps de checker le fond de la piscine, voir si un corps n'y gît pas.

Ali ne semblait pas non plus s'être beaucoup reposé. Je le regardais donc quelques instants, croquant par la même occasion dans ma tartine. J'étais assez anxieuse de savoir que la malédiction venait simplement de commencer et que Stéphanie n'était qu'un pion des le brochette de candidats qui allait se retrouver dans le SAS par sa faute. Ali me demande alors d'où je pensais que cette nomination mystère venait. J'esquisse un sourire, reposant ma tartine, me frottant les mains pour enlever les miettes. Je croise les bras ensuite, avant de lui répondre. « J'ai des doutes sur Anthony, je crois que c'est son nom. Mais il a pas vraiment essayé de se faire discret pendant cette soirée, alors j'ai aussi d'autres pistes. » Je marques une pause esquissant un sourire amusée. « Je te soupçonne aussi par exemple. » Même si je m'entendais bien avec le beau brun, il fallait avouer que je m'en méfiais beaucoup, surtout à propos du jeu. J'estimais donc qu'il était assez probable qu'il soit la cause de tout nos soucis. Si j'avais revu Stéphanie ? Sérieusement, je connaissais même pas son visage. « Très franchement, je donne pas cher de sa peau cette semaine si elle continue d'être aussi discrète. Parce que personnellement, je sais toujours pas qui c'est. T'es sûr qu'elle est pas restée dans le SAS pendant son entrée ? Tu me diras, au moins elle est prête pour vendredi prochain. » Un nouveau sourire se dessine sur mon visage. Une place en plus ou en moins à ce stade de l'aventure, ça comptait beaucoup.

J'en étais venu à lui poser une question concernant la nomination de Stephanie, parce que de mon côté, je trouvais ça quelque peu étrange qu'une candidate soit mise en danger dès le début, ça devait forcément être le choix d'une ou de plusieurs personnes d'après moi. Et Nadège pendait apparemment la même chose puisqu'elle soupçonnait Anthony, le narcisse de cette aventure qui passait probablement plus de temps à prendre soin de lui qu'à tenter d'avoir une vraie conversation avec qui que ce soit ici. « C'est certain qu'il s'est fait remarquer. » lâchais-je alors qu'elle me disait qu'elle avait également des doutes sur moi, ce qui me fit arquer un sourcil, légèrement amusé. « Vraiment ? Je prends ça pour un compliment. » Si elle m'imaginait aussi dangereux que ça dans le jeu, ça n'était pas forcément une mauvaise chose d'après moi, et ce bien que bon, jusqu'ici je n'avais pas fait grand chose. La jolie blonde ne savait donc toujours pas qui était Stephanie et se demandait même si elle n'était pas restée dans le SAS. « Crois moi, elle est bien parmi nous, je l'ai fait passer devant moi lorsque nous sommes rentrés. (...) Après rien ne dit qu'elle n'ait pas fait demi-tour. » Un léger rire s'échappa de mes lèvres alors que mon regard se portait vers le SAS, songeur. « Je ne suis même pas certain d'avoir vu une valise à son nom, maintenant que tu le dis. »

Ali semblait être d'accord avec moi à propos d'Anthony. Après tout, je me demandais vraiment comment il allait chercher, débusquer et trouver des secrets si il décollait pas son regard du miroir magique qu'il avait remporté hier soir. Je remarque rapidement le regard amusé d'Ali quand je lui annonce que j'ai quelques doutes quant à son innocence dans cette histoire. Je plisse à mon tour les yeux en le regardant, comme pour tenter de discerner quel rôle il jouait au fond. Je reviens très vite rétorquer. « T'inquiète pas, je saurais découvrir le fin mot de cette histoire. Je pense pas que le mystère des nominations surprises reste entier bien longtemps. » J'esquissais un sourire, amusée. Ali avait chaud aux fesses s'il s'avérait qu'il était bien derrière cette malédiction. Malheureusement, mauvaise nouvelle en perspective, le beau brun m'annonce que Stéphanie est bien rentrée dans la maison. « T'es sûr qu'en décelant le joueur dangereux que tu étais, elle a pas pris les jambes à son cou ? Ou bien, qu'en te regardant dans les yeux, elle soit pas restée figée sur place ? » Le regard d'Ali restait hypnotisant après tout, alors n'écartons aucune possibilité. « Ou alors .. c'est Stéphanie qui est derrière tout ça, et elle s'est nominée elle-même pour brouiller les pistes. » Je réfléchis quelques instants, revenant sur mes mots. « Ouais, non. Peu probable. » Alors qu'il m'affirme qu'il n'a pas vu de valise à son nom, je tique. Tapant des mes mains, je viens ajouter. « Ou bien, elle est en pièce secrète et nous observe. » Mon cerveau bouillonnait .

Je me doutais que certains risquaient de m'avoir à l'oeil dès le début, parce que c'était tout le temps comme ça. J'avais un physique qui attirait l'attention, certain lui trouvaient un côté mystérieux, d'autres plutôt étrange voire déstabilisant. Je ne pouvais rien y faire, et à vrai dire, toute ma vie avait été battit là dessus. C'était une importante part de mon quotidien, qui faisait ainsi que le courant passait ou non avec certaines personnes. « J'en doute également, j'ai déjà quelques pistes de toute façon. » mais hors de question d'en dire plus pour le moment, tant que je n'étais pas certain de moi. Pour ce qui était de Stephanie d'après Nadège, je l'aurais apparemment déstabilisé d'une quelconque manière et serait donc la raison de son absence, ce qui m'amusa pas mal, oui. « D'habitude, les filles attendent que je retire mon tee shirt pour s'évanouir. » stipulais-je pas franchement sérieux simplement pour enfoncer un peu plus le clou. Pour ce qui était du fait qu'elle se soit nominée elle-même. « Ça aurait pu... Mais dans ce cas, elle aurait très certainement refait surface, je doute que le public apprécie qu'elle se la joue Casper. » Et pour ce qui était de la pièce secrète... oui non. Dites donc, on ne l'arrêtait plus la Nadège. « Ralenti, je vais finir par te perdre, et je n'ai pas envie de passer pour un pervers si jamais, après un malaise, j'en sois à te faire du bouche-à-bouche. » m'amusais-je en buvant une nouvelle gorgée de jus d'orange. « Et je suis très mauvais en massage cardiaque aussi, je préfère te prévenir. » Voilà, comme ça si là haut elle veut m'en tenir rigueur, au moins, j'aurais averti.

Son physique ne me dérangeait pas du tout, au contraire, c'était un plaisir pour les yeux. Et j'ai toujours aimé les gens mystérieux il fallait avouer. Mes heures  passer à dénicher les moindres ombres qui planent sur les habitants allait devenir un de mes passe-temps favori. Il était clair qu'Ali était quelqu'un qui s'avérait dangereux mais au fond, il gardait tout de même une partie d'humanité qui était plus que nécessaire dans ce type de jeu. Il m'informait qu'il était déjà sur la trace de quelques pistes. « Des pistes hien ? Et tu ne pourrais pas partager ça avec ta partenaire d'enquête ? » lui déclarais-je avec un sourire taquin. Oui, je nous considérais un peu comme partenaire pour le moment. Il continue en affirmant que c'était généralement le torse du beau brun qui faisait saliver les femmes. Je me mordais la lèvre inférieure rien qu'en imaginant la scène. Je reprendre, gardant toujours mon air amusé. « Tu peux toujours nous faire une démonstration, je doute que beaucoup de femmes dans la maison y soit contre. » Soyons sincères hein. Puis nous reprenions sur nos suppositions concernant les nominations, acquiesçant à ses propos. Mes idées m'ayant emportées plus que de raison, Ali me conseillait de ralentir. Je laisse échapper un rire bref. « Quand j'ai quelque chose en tête, il m'arrive de m'emballer parfois tu sais. Mais ne t'inquiète pas, je doute que tu ais à pratiquer un massage cardiaque. » Par contre, j'étais un peu moins sûr pour le bouche à bouche. Après tout, il m'arrivait de perdre pied parfois. Alors autant avoir quelqu'un pour me secourir. « Attention, je crois que t'as de la concurrence sur le marché de la chasse aux secrets. » Au delà de ma personne, je faisais référence aussi à Léo qui brillait autant par sa froideur que par son sens du jeu.

Il est vrai qu'à mes yeux, il était toujours amusant que de chercher à dénicher le passer des autres, leurs faiblesses comme leurs forces. L'analyse était probablement l'un de mes passe-temps favori, alors forcément, me retrouver dans un jeu où il fallait la mêler mais également installer un certain sens de la survie m'amusait pas mal. J'avais l'impression d'être un gosse lâché dans la cour de récrée. D'ailleurs je commençais déjà à avoir des pistes sur quelques candidats dont un en particulier, mais jusqu'ici, rien d'assez concret pour oser en parler à qui que ce soit, car voyez-vous, je n'avais pas non plus envie de balancer des rumeurs à tout va. Nadège, elle, souhaitait en savoir plus, ce qui m'amusa. « Patience très chère, t'en sauras plus bien assez vite. » De toute façon elle n'était pas concernée jusqu'ici, alors elle pouvait s'estimer heureuse. Et puis j'en venais à lui dire que d'habitude, les femmes s'évanouissaient à partir du moment où je retirais mon tee shirt, ce sur quoi elle rebondit en ajoutant que je pouvais toujours lui faire une démonstration, ce qui me fit assez rire. « Ok, Ok. » lui dis-je en plaçant mes deux mains derrière le col de mon tee shirt, commençant lentement à tirer dessus... avant de finalement arrêter, laissant retomber mes bras sur les côtés. « Non, je vais tout de même éviter d'éliminer toute la concurrence dès la première semaine. » Ça ne serait pas drôle sinon. Evidemment, ça n'était que plaisanterie, je ne pensais pas faire autant d'effet à qui que ce soit, encore heureux. « Je vois ça, mais c'est bien, au moins ça te permet d'imaginer pleins de possibilités. » Avoir une importante imagination aidait assurément dans un jeu comme celui ci. Enfin, elle m'annonçait qu'un candidat était également dangereux, et mon sourcil s'arquait instantanément. « Vraiment ? C'est sympa de savoir que je ne suis pas le seul à commencer la chasse. C'est quoi son nom ? » Parce que jusqu'ici, je n'en avais pas vu beaucoup s'y intéresser.

Ali ne voulait rien me dire pour l'instant. Je soupirais gentiment, déçue qu'il ne veuille pas m'en dire plus. En même temps, je le comprenais, je n'aurais pas voulu trop partager le détail de mes enquêtes à un compétiteur dans l'âme. J'en déduisais donc que je lui faisais assez peur pour ne pas qu'il se mouille à m'en révéler plus. Un sourire s'esquisse donc sur mon visage alors. Il en vient ensuite à vouloir enlever son T-Shirt mais s'arrêta net quelques minutes après avoir commencé la tâche. Dommage, j'aurais bien voulu en voir plus moi, au moins pour me rincer l’œil, j'affiche donc une moue triste et décue lorsqu'il m'avoue qu'il préférerait ne pas éliminer la concurrence dès la première semaine. « Tu as un grand pouvoir et tu ne t'en sers pas, c'est dommage. Au moment venu alors ? » demandais-je amusée. Il ajouta alors que mon imagination permettait d'émettre plein de possibilités. Enfin, c'est aussi un handicap. Je préfèrerais me focaliser sur de bonnes hypothèses plutôt que de perdre mon temps à me détailler de fausses pistes qui ne m'amèneront nul part. Alors que je lui avoue qu'il n'est pas le seul dans cette maison à être aussi joueur que lui, un rictus vient s'afficher sur mon visage. « Patience très cher, tu en sauras plus bien assez vite. » J'aimais bien laisser un le beau Ali patauger dans la semoule. En même temps, il ne se gênait pas pour le faire de son coté, alors je ne voyais pas pourquoi je devrais m'en empêcher.

Je n'étais pas forcément un de ces garçons qui jouaient constamment de leur physique, et toutes les petites phrases que je pouvais sortir à cet effet n'étaient bien souvent que des plaisanterie. Je me savais plutôt bien, évidemment, mais à mes yeux je n'avais rien d'exceptionnel pour autant, et puis il n'y avait qu'à voir les machines de guerre que la production avait recruté pour comprendre qu'au niveau du volume musculaire, j'en étais bien loin. De toute façon je ne cherchais même pas à rivaliser, me sentant bien comme j'étais. Je faisais donc croire à Nadège que j'allais retirer mon tee shirt, avant de finalement abandonner en court de route et ce avant même d'avoir montré un bout de peau. Parce que bon, retirer mon tee shirt, comme ça, très peu pour moi. « Peut-être au moment où je devrais compter sur le public pour me sauver, qui sait. » m'amusais-je sans en penser un traitre mot. Parce qu'être le toyboy de l'aventure n'était pas franchement mon objectif, et encore moins ce pour quoi je souhaitais être remarqué. Lorsque je demandais le nom de la seconde personne qui d'après la blonde était stratège, celle ci repris ma phrase en me laissant languir, ce qui me fit rire pendant un bref instant. « T'as conscience qu'il va y avoir un soucis de copyright, n'est ce pas ? Que tu ne t'étonnes pas si mes avocats te tombent dessus. » plaisantais-je en passant une main sur mon menton. « De toute façon, je suppose que tout le monde est ici pour jouer, et que les plus discrets seront très certainement les plus dangereux. » Je n'avais pas spécialement de prénom en tête, mais oui, je le pensais.

Il m'avoua finalement qu'il compterait utiliser cette technique pour le moment où il devrait se faire sauver par le public. J'esquisse un sourire. Finalement, il avait tout prévu. Mais j'avoue que ça ne m'étonnait pas beaucoup de lui étant donné le caractère qu'il trainait. J'imaginais bien que le jeune homme ne comptait pas simplement sur son physique et que tout cela relevait de la plaisanterie. Je voyais mieux Ali se démarquer grâce à son coté joueur et à la recherche des secrets. Et je ne doute pas que ça lui permettrait d'aller loin dans cette aventure. Je viens donc sourire à sa phrase. « Comment tu veux que les femmes votent pour toi si tu les fait s'effondrer ? » Ma réflexion n'était en soi pas si ridicule que ça. A double tranchant le pouvoir. Puis il en vient vite à remarquer que j'ai repris sa phrase. « Avoue surtout que c'était opportun. Tu as des secrets, très bien, j'en ai aussi. » rétorquais-je amusée, avant de reprendre. « Peut-être que c'est de moi que tu devrais te méfier, ou peut-être pas. » Je laissais planer le doute, appréciant de faire tourner le brun aux yeux de loup en bourrique pour la plaisanterie. « Après, j'ai l'impression que certains sont surtout là pour se dorer la pilule ou pour draguer les filles de la maison. » repris-je amusée. C'est vrai que certains comptait plus sur leurs belles gueules et leurs forts caractère pour se démarquer. Je ne sais pas, j'étais assez lassé de toute les grandes bouches qu'on avait pu voir aux fils des saisons. Gueuler pour gueuler plus fort que l'autre, j’appelle plus ça de la faiblesse.

Elle n'avait pas tord, si les femmes s'évanouissaient, elles risquaient d'avoir bien du mal à attraper leur téléphone pour composer les numéros nécessaires afin de voter pour moi. J'hochais la tête, admettant que mon plan n'était pas encore parfaitement au point. « Certes, il va falloir que je fasse en sorte d'y réfléchir. » Bon cela dit, si l'on suivait ses dires, cela voulait également dire que je mettais chaos la concurrence féminine des autres candidats, donc au final ça n'était pas plus mal. Enfin cela dit, ça faisait d'un coup beaucoup d'évanouissements consécutifs en France, je n'avais pas franchement envie que le gouvernement me tombe dessus, hm. La jeune femme préférait donc taire le nom du second candidat qui, d'après elle, avait le potentiel d'être un joueur au sein de cette aventure. Mais ça m'allait, de toute façon j'avais bien le temps de me faire une idée sur chacun d'entre eux. Toute cette histoire m'amusait plus qu'autre chose. « Un coup tu me dis que nous sommes un binôme, et à côté de ça tu ajoutes que je devrais me méfier de toi ? Il faudrait savoir. » repris-je un sourire aux lèvres, parce que clairement, c'était plutôt contradictoire. Pour ce qui était des autres habitants souhaitant se dorer au soleil « Boh, nous ne sommes qu'au début du jeu, ils ont bien le temps d'entrer dans la compétition. Et puis je compte bien profiter des derniers rayons de soleil tout en ayant bonne conscience. » ajoutais-je en jetant un coup d'oeil aux alentours.

Je fais souvent attention à ne laisser aucun détail dans mes réflexions et j'en fais part à Ali, j'esquisse donc un sourire, tandis qu'il m'avouait qu'il fallait qu'il y réfléchisse. « Si tu veux on y réfléchira à deux, pour que ton plan soit parfait. » Et comme j'aurais mis au point ce stratagème, je serais en quelque sorte immuniser contre son pouvoir attracteur. Je suis forte quand même. Il en vient à poser une question assez intéressante. Avoir un partenaire ne signifiait pas de ne pas se douter de lui, bien au contraire. « Justement, si on est collègue, c'est que d'un coté on se ressemble et d'un certain point de vue, l'un est dangereux pour l'autre à partir d'un moment précis. » Puisqu'il n'y aura qu'un vainqueur en soi. Enfin, déjà, essayons d'aller en finale, ça serait parfait. Il finissait en me rappelant qu'on restait quand même au début de l'aventure. Raison de plus pour s'y prendre maintenant, tandis que personne ne se doutait de rien. « C'est vrai que ça serait bien de pouvoir avoir du soleil d'ici un mois mais bon. » Je marque une pause avant de rajouter, amusée. « On ira profiter des derniers rayons du soleil dans ce cas. » C'est à dire séance bronzage. Meilleur chose pour réfléchir un max aux mystères de cette aventure. « Bon et dis-moi, avec qui tu as de bon rapports dans la maison ? » demandais-je intéressé, croisant les bras en le regardant, ébloui par le soleil.

La jeune femme me proposait de réfléchir à deux au plan, et j'approuvais d'un hochement de tête. Notre premier plan à deux, si ça n'était pas mignon, ahem. « Si tu y survis, j'accepte. » Parce que oui, du coup elle risquait de devoir faire face à mon corps de rêve et toutes ces conneries que j'avais pu raconter avant. Bref. Pour ce qui était du fait que nous soyons collègue, la française avait une toute autre idée sur la question. Collègue oui, mais également rivaux d'une certaine manière, lorsque le jeu se compliquerait. « Oh, tu vois drôlement loin toi. » Personnellement, je préférais éviter de me projeter car on ne savait jamais comment une aventure pouvait tourner. Du jour au lendemain, on pouvait se retrouver nominer face à une pointure et sauter malgré tout. Elle me proposait donc un bain de soleil bientôt, avant que celui ci ne se fane et j'approuvais encore une fois d'un sourire. « Avec plaisir, je suis un peu un bronzeur olympique, si ça existait, j'aurais très certainement eu une médaille. » Bon en réalité à la plage, je préférais nager plutôt que de rester sur le sable, mais il s'agissait encore d'une plaisanterie. Elle finissait par m'interroger sur mes relations dans la maison et je réfléchissais un court instant. « Hm... Ayem est plutôt sympa jusqu'ici. Après je n'ai pas encore pu parler trop aux autres. Ah si, une grande blonde, tu sais... mince j'ai oublié son nom. Nadège ? Je ne sais pas si tu vois qui c'est, mais en tout cas, elle n'a d'yeux que pour moi. » Ou presque. Ou pas du tout d'ailleurs, hm.

Si j'y survis ? Oh j'en ai vu des vertes des pas murs donc autant vous dire que de ce coté là j'étais assez paré. Mais c'est vrai que c'est plus impression réellement, mieux vaut se protéger comme on dit. Sa remarque vient donc m'arracher un sourire amusé tandis qu'il me reprochait presque de voir beaucoup trop loin. Faut dire que je ne suis quelqu'un qui a facilement peur de l'inconnu, alors j'essaye d'extérioriser cette angoisse en faisant des plans sur la comète. « C'est toujours bien d'anticiper. » me contentais-je de répondre avec un sourire. Le beau brun m'avouait ensuite que coté bronzage, ça y allait chez lui. Franchement, je n'aurais pas vraiment cru ça de lui, étant donné que je le voyais plus comme le type qui enquête sur tout et n'importe quoi que comme le type qui se soucie de la qualité de son bronzage. « Et bah parfait. Dès demain on s'y met. » Sûrement serais-je celle qui s'évanouira la première dès qu'il enlèvera son T-Shirt, seul l'avenir nous le dira. Enfin, il répondit rapidement à la question que je lui avais posé concernant ses affinités. « C'est vrai qu'Ayem est sympa, j'ai pu un peu discuter avec elle et elle est cool. « Par contre, Nadège tu dis ? Si elle n'a d'yeux que pour toi, c'est vraiment une sacré cruche non ? » ajoutais-je un sourire à la fois amusé et malicieux, n'oubliant pas de le taquiner dans cet élan d'autodérision. Car oui, ça faisait pas de mal pour une fois. Et certains ça leur manquait cruellement.

J'étais plutôt quelqu'un qui se basait sur le moment venu plutôt que de prévoir ce qui allait arriver ensuite. J'étais réfléchi, certes, mais je me disais qu'à trop prévoir, cela occultait rapidement tous les imprévus qui venaient me couper la route, aussi je préférais donc laisser venir les choses et avancer pas à pas, en restant prudent tout le long du trajet. J'approuvais d'un vague hochement de tête ses paroles alors qu'elle ajoutait par la suite que dès demain, nous irions donc bronzer au soleil. Bien, bien. « Fais attention, si tu essaies de profiter de moi en douce, je le remarquerai. » rétorquais-je avec amusement pour rester sur le fil rouge que nous avions engagé depuis le début de notre conversation. Elle me disait ensuite qu'elle trouvait Ayem plutôt agréable, mais que la Nadège que je venais de lui mentionner avait l'air d'une sacrée cruche. « Ah, ça n'est pas moi qui l'ai dit ! » j'étais innocent, oui, d'ailleurs je levais légèrement les mains pour les placer au niveau de mes épaules, histoire de prouver que ça n'était pas de ma faute. « Et toi alors, des affinités quelconques ? » Car oui, elle avait également du échanger avec d'autres candidats.

Je sentais bien qu'Ali était déjà différent de ce coté là. Que c'était quelqu'un de posé et de réfléchir. Mais c'était à peu près ce que j'aimais chez lui. La force tranquille. J'esquisse donc un sourire tandis qu'il vint hocher la tête à mes paroles, me prévenant de ne pas profiter de lui en douce. « Pour qui me prends-tu ? Je ne suis pas de ce genre là. » répliquais-je en esquissant un sourire. Revenant ensuite aux différentes affinités qu'il avait crée dans la maison, il ne me contredit pas dans ma démarche, se permettant même d'enfoncer le couteau en jouant l’innocent. « Hé ! » déclarais-je en poussant légèrement son épaule pour le taquiner, un sourire mi-amusé mi-outré aux lèvres. « Tu ne dis pas le contraire par contre. » C'était assez agréable de plaisanter avec lui à vrai dire, on avait tout les deux le même délire. Il me renvoya ensuite la question ce à quoi sans attendre, j'entrepris de répondre. « De mon coté, j'aime bien Aymeric, c'est un gars simple et sympa. Ayem donc. Karisma qui a l'air d'être une gentille fille, Rémi et .. » Je marque une pause avec un léger sourire amusé aux lèvres. « .. un grand brun, assez beau gosse je crois. C'est vrai que du coup, moi non plus j'ai du mal à me souvenir de son nom. Ali, mais je suis pas vraiment sûr. En tout cas, figures-toi que je reste son centre d'intérêt favori. C'est flatteur. » finissais-je avec un sourire satisfait. Passons aux choses sérieuses, puisqu'en effet, monsieur ne m'avait toujours pas fait part de ce qu'il faisait dans la vie. « Tu travailles dans quoi au juste ? » demandais-je naturellement.

Elle n'allait donc pas profiter de moi, clamant ne pas être de ce genre là. « Ouais, ouais. » repris-je à la fois innocemment et suspicieux. Ah et puis elle en vient à s'enfoncer toute seule, écoutez, si elle n'a même plus besoin de moi ça n'est pas plus mal. Je riais quelque peu lorsqu'elle me bousculait parce que bon, je m'y attendais. Trop susceptibles ces femmes. « Bien non, tu m'aurais très certainement tapé sur les doigts pour t'avoir contredit après, il faut savoir. » Attendez, j'allais dans son sens, approuvais ses paroles et voilà comment j'étais remercié, sérieusement ! L'injustice de ce monde. Elle me contait donc ses relations au sein du jeu jusqu'ici en citant notamment Karisma et Aymeric, que j'avais aperçu jusqu'ici mais avec qui j'avais eu peu de conversation. Enfin, j'étais certain que ça allait s'arranger dans les heures à venir. Ah et puis elle venait à parler d'un certain Ali qui, d'après elle, avait un crush sur elle. « Mais dis moi, c'est qu'il a l'air d'avoir sacrément bon goût ce Ali, ça se sent que c'est un winner. » Ou pas d'ailleurs, mais quitte à me lancer des fleurs, autant ne pas le faire à moitié, voyez-vous.

Enfin, lorsque je disais que je ne profiterais pas de lui, je n'avais rien dis concernant mes yeux, car oui eux se délecterait de la vue qu'Ali offrirait. Il me reproche alors de ne pas savoir ce que je veux prétextant même que je lui aurais reproché de m'avoir contredit. « Je suis pas difficile, tu peux me contredire tu sais. Surtout à ma dernière phrase. » rajoutais-je en esquissant un sourire. Oui, ça m'aurait flatté mais je savais qu'Ali ne l'avait pas fait simplement pour me taquiner, ou alors il n'est pas avare en compliment ce que je comprendrais aussi pour une personnalité aussi mystérieuse que la sienne. Nous en revenions alors vite au cas d'Ali, tandis que je le taquinais à mon tour. « C'est vrai, je trouve aussi qu'il a très bon gout. Et figures-toi qu'il a buzzé il y a pas vraiment longtemps. Quel joueur il fait. » Je remarque cependant rapidement qu'il n'a pas répondu à ma dernière question, peut-être ne l'avait-il pas entendue, ou bien essayait-il de me cacher des choses. En tout cas, fallait savoir que j'étais têtue et que je ne supporte pas de me prendre des vents. J'en viens donc très vite à lui redemander. « Et sinon, tu fais quoi dans la vie ? » En espérant qu'il soit plus loquace cette fois et qu'il m e fournisse une réponse simple, clair et précise. Dans le cas contraire, je supposerais simplement qu'il ne désire pas en parler.

Nadege me disait qu'elle n'était pas difficile mais quelque chose me disait qu'elle l'était légèrement plus que ce qu'elle prétendait, ce qui me fit assez sourire. « Mais je suis un gentleman, je ne contredit jamais ces dames. » Ou presque. Disons lorsque ça m'arrangeait, en réalité. Mais bon je n'allais pas non plus lui faire ce plaisir là. Dans tous les cas, elle était d'accord pour en conclure que ce Ali avait décidément très bon goût. Ah, enfin un point sur lequel nous pouvions être d'accord. Oh, et il avait buzzé en plus ? « Mais ne frôlerait-il pas la perfection, ce jeune homme ? » repris-je presque outré en arquant un sourcil. Bon, j'en faisais léééégèrement trop, mais au point où nous en étions, je crois que ça n'était qu'un peu plus de chantilly sur une glace quatre boules. La blonde terminant par me demander ce que je faisais dans la vie, et je lui répondais presque au tac au tac. « Je suis coiffeur, artiste, ou gardeur de secrets, si tu préfères. » Les trois étaient plus ou moins la même chose à mes yeux. « Et toi, mannequin je présume ? » lui demandais-je avant d'ajouter un brin malicieux « Tu le sens le compliment glissé par dessous, hm ? » Mais juste histoire de, hein.

Gentleman ? A vrai dire, ça ne m'étonnait pas de la personnalité d'Ali. Il ne contredisait jamais les dames. Bien, c'était bon à savoir et à retenir au cas où l'opportunité lui viendrait un de ces jours. Je plaisantais bien sûr. Et qu'est-ce que ce gentleman sait faire d'autre au juste ? demandais-je d'un air amusé et intéressé. Nous en revenions bien vite à la plaisanterie où nous en étions. Le beau brun se caractérisait même comme quelqu'un de parfait, ce à quoi je rétorquais, faisant mine de réfléchir. N'exagérons rien non plus. Il a certes des qualités, mais je ne dirais pas qu'il est parfait non. J'en viens à sourire malicieusement à la fin de ma phrase. Continuant sur le métier qu'il exerçait, il avoua bien vite qu'il était coiffeur. Coiffeur ? Il n'avait pas la tête de l'emploi en tout cas. Je viens bien vite rétorquer. Je retire ce que j'ai dis. Ce Ali se rapproche de plus en plus de la perfection. Je marque une pause avant de reprendre. Aurais-je l'honneur de me faire coiffer par lui un de ces jours ? Après tout, si chacun pouvait apporter son expertise, autant en profiter. Il me retourna ensuite la question, en me demandant si j'étais mannequin. Rémi et lui, je pense qu'ils faisaient la pair. Mais Ali lui m'avoua, peut-être pour la rigolade, que c'était un compliment dissimulé. Je viens rire légèrement, tandis que j'ajoutais. Et bien non. Tu as faux. Ponctuant la phrase par une pause. Bien que j'apprécie le sous-entendu. J'esquissais un sourire amusé avant de finir. Je suis maquilleuse professionnelle pour des films, des plateaux télés. J'espérais simplement qu'il ne me pose pas la question qu'on m'avait déjà posé des centaines de fois du style quelle célébrité j'ai maquillé.

Il est vrai que j'étais plutôt du genre à ne pas aimer déranger ces dames, ou du moins, faire tout pour leur rendre la vie facile. Bon, j'étais loin d'être bête non plus hein, je savais quand l'une d'elles abusait. « Oh tu serais surprise. » lui répondis-je sans donner pour autant plus de détails, parce que bon, je n'allais pas dévoiler toutes mes qualités dès la première conversation, sait-on jamais qu'on pense que je m'en vanterais. Là dessus, elle ajoutait que ce fameux Ali avait peut-être des qualités, mais qu'il n'était pas non plus parfait... avant de finalement se contredire lorsque j'énonçais être coiffeur. Ah, ça faisait toujours son effet sur les femmes. Un rire s'échappa de mes lèvres. « Tu retournes rapidement ta veste dis moi. » Elle changeait d'avis assez rapidement, c'est vrai. « Si tu es sage, j'irai lui transmettre le mot. » Parler de soi à la troisième personne était quelque peu perturbant, pour sûr. Elle n'était donc pas mannequin mais maquilleuse professionnelle. Très bien. « Ah, donc tu n'es en réalité pas aussi jolie, c'est juste du maquillage, je vois. » Elle était douée, très douée !