Le soleil était au beau fixe. Et le moral de Capucine aussi. Levée du bon pied, elle s'était décidé à faire le petit déjeuner pour tout le monde. Une fois fait, elle prit son propre petit dej', puis alla s'installer sous la pergola. En maillot de bain et soleil sur le nez pour profiter un max' du soleil, elle s'installa sur un pouf, puis engloutit une tartine de Nutella.

Ce lendemain de prime était plutôt difficile pour moi. Toute la nuit je n'ai fait que méditer, méditer et re-méditer. Les prochaines nominations me tracassaient, je savais que j'étais dans le viseur de quelques filles. Je trouvais ça injuste mais tout aussi normal. Il est désormais temps pour moi que je fasse mes preuves, et que je m'intègre avec brio dans l'aventure. Là c'était pas trop le moment, je venais de me réveiller, il était quinze heures et j'ai dormi à peine trois heures. La seule chose qui me passait par la tête c'était mon ventre, j'avais un petit creux, en plus de cela, la température dehors avait grimpé depuis hier. Sans hésiter je me dirigea vers la pergola pour pouvoir prendre mon petit-déjeuner et pouvoir profiter de l'air frais à la fois. Une brunette était déjà installée, elle était en train d'avaler sa tartine de Nutella, c'est qu'elle avait faim celle la ! « Hé, c'est pas à toi que j'ai mis un vent hier soir lors du prime ? Tu me dis quelque chose. » Oh god, Bastien cherche la merde.

Tout était calme. Seul le vent venait perturber légèrement le silence. C'était la première fois depuis une semaine que Capucine se retrouvait seule, et ça ne faisait pas de mal. Mais des bruits de pas cassa la tranquillité. Par réflexe, Capucine tourna la tête. C'était un petit nouveau. Elle haussa les sourcils. Il la provoquait. « Tu sais que c'est nominations garçon cette semaine ? » lui lança-t-elle, pour le provoquer à son tour. Puis elle but une gorgée de jus d'orange. « Oui c'est bien moi. » continua-t-elle, avec un petit sourire.

Je crois que la jeune femme voulait un peu de tranquillité, elle semblait s'être mise à l'écart exprès pour se procurer du calme et beaucoup de repos. Je restais tout de même à ses côtés, de toute façon je me connais je suis pas vraiment quelqu'un qu'agace ou qui cherche la petite bête. Enfin, mes provocations fonctionnaient bien, elle les avait bien prises et me répondit du tac au tac. Je riais suite à sa réponse, elle semblait pleine de vie et très cool, j'aimais. « Ouais, et même que je sais que je suis en danger comparé à d'autres, en plus, il y a déjà Robin de nominé d'office. Vaut mieux pas que je tombe contre quelqu'un comme lui. » Je commençais à préparer mon petit déjeuner, tout en pensant à ce que je venais de dire, il était vrai que Robin était un adversaire redoutable et une forte tête, il fallait faire gaffe. « Ah bah je m'excuse alors, 'fin j'étais entouré d'énormément de personnes et ils ont réussi à te cacher donc bon, tu sais que si je t'aurais vu je t'aurais forcément saluer. » Je me grattais un légèrement la tête tout en la regardant puis retournais dans mes occupations gastronomiques. « Ah et sinon je t'appelle comment moi maintenant ? Paulette ou Françoise ? » Je ne savais toujours pas son prénom, et je crois bien que elle ne connaissait pas le mien.

Elle lâcha un léger rire. C'est vrai qu'elle n'aurait pas voulu être à sa place. Arriver comme ça en cours de route dans la maison, dans un groupe qui est déjà soudé. Elle se mettait à leur place un instant. Elle se se ferait sûrement toute petite et se ferait jarter dès sa première semaine. « Si ça peut te rassurer, je nomine à l'affinité. Tu as juste à être très gentil avec moi, et peut-être que tu y échapperas. » lança-t-elle, avec un clin d'oeil. Bien sûr, elle plaisantait. Elle n'allait pas le forcer à être gentil avec elle. Elle attrapa le pain, puis le Nutella. C'est vrai qu'elle avait été étonnée qu'il la zappe, mais bon elle comprit rapidement qu'avec le monde autour de lui, c'était difficile de voir toute les personnes présentes. « Capucine. » se contenta-t-elle de dire, avec son large sourire habituel. « Et toi ? » lui demanda-t-elle.

Tout en tartinant mes biscottes, j'écoutais ce que Capucine avait à me dire. Ce que j'ai appris d'elle est très clair, c'est une fille qui ne se prend pas la tête, et qui est très amicale. C'est ce genre de candidat qui est souvent apprécié du public, enfin d'après moi. Elle se présenta enfin, son prénom était loin de ressembler à celui de Françoise et Paulette, c'est clair. « Bastien. » Je regardais la jeune femme dans les yeux, en essayant de la cerner, puis posa mes coudes sur la table. « T'as déjà des affinités avec des personnes ici sinon ? »

La jeune femme acquiesça. Elle allait essayer de retenir le prénom, bien qu'elle avait une mémoire défectueuse. Puis elle lâcha son petit déjeuner pour s'allonger sur le transat. Elle allait éviter de lui parler de son histoire avec Yoann, histoire de ne pas réveiller la fouine qui était en lui. Car oui, il ne s’empêcherait surement pas de lui poser des questions. « Je m'entends bien avec Ginie, Caro', Juliette, Nadège, Thomas ... » lança-t-elle.

Je l'écoutais parler, elle me semblait parler avec une certaine restriction. Elle se retenait progressivement de me dire quelque chose. Elle me raconte ses amitiés, c'est chouette mais ce que je veux entendre dans un second temps c'est ses rivalités. « Ah, que des amis alors. Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil. » Il riait très légèrement puis commençait à attaquer un sujet plus fragile. « Non sérieux, y'a pas une personne que tu peux plus ou pas voir ici ? »

Il était plus fouine qu'il en avait l'air. Mais il s'était attaqué à un os, elle avait fait l'erreur d'en parler une première fois, elle ne le ferait pas une seconde fois. « Je pourrais t'en parler, mais après tu seras taper où ça fait mal. Ou m'emmerder avec ça. Alors tu ne sauras rien. De toute façon, si tu es fin observateur tu le verras non ? » lança-t-elle, en le regardant au dessus de ses lunettes.

C'était fou comme elle semblait mal à l'aise. La personne qu'elle évitait devait vraiment la faire flipper, je compatissais vraiment. Capucine était même persuadée que j'en profiterais pour la blesser en ressortant ces démons, c'était assez impressionnant. « Tu penses vraiment que je suis comme ça ? T'es dure quand même, on est pas tous des fous furieux là-dedans. » J'étais gêné par rapport à son mal-être, c'était étrange comme je pouvais réduire sa bonne humeur au néant. « J'aurais été là la semaine dernière, j'aurai tout compris. Et là je dois avouer que j'ai pas encore totalement rattrapé le temps perdu pour ce qu'il s'agit des potins et clashs »

Ca y est, elle s'était refermée comme une huître. Comme à chaque fois qu'elle se trouvait mal à l'aise, et Dieu sait que ça n'arrive pas souvent. Mais il avait réussi, en une fraction de seconde. Il était quand même balaise. Elle se racla la gorge. « Si tu veux savoir, va voir Ginie, c'est Radio Gossip. » lança-t-elle du tac-au-tac. Puis elle regretta par la suite ce qu'elle avait dit. Elle n'avait pas à lui parler comme ça. Le pauvre venait d'arriver, il devait déjà subir les autres qui râlent, alors si on l'agresse ! « Désolée. C'est juste que tout le monde me prend la tête avec "mes" histoires. » lui dit-elle.

Plus les secondes passaient, plus Capucine se recroquevillait. Elle ne voulait vraiment pas parler de cette étrange histoire, elle balaya donc ce sujet en me proposant de me renseigner chez une de ces amies, Ginie. « Oh tu sais je la connais pas trop cette nana, et puis de toute façon je pense que je le verrai de mes propres yeux dans pas longtemps, vu dans quel état tu te mets.. » Elle s'excusait pour un rien, se raclait la gorge, baissait son regard. « Tracasses, c'est plutôt moi qui devrait l'être, je sens qu'avec ce problème, c'est ton aventure qui va être gaché. »

Il avait l'air de compatir. Il n'avait pas l'air mauvais dans le fond, il voulait juste savoir où est-ce qu'il était atterrir. Elle souffla donc une seconde fois. « Bon j'vais te le dire, parce que tu m'as l'air plutôt cool. » lança-t-elle, en le regardant. « Alors ... Parmi tout les hommes présents dans cette maison... Il y a mon ex. Et disons qu'on est pas restés en bon terme. Et qu'il est énormément jaloux. » continua-t-elle.

Capucine m'avoua donc son malaise, et son problème qui l'hantait. Je ne savais pas si se confier pouvait l'aider à se soulager, mais généralement ça se passe comme ça. « De toute façon c'était grillé à 300 km que la base c'était une histoire d'amour. » Je me frottai les mains après avoir préparé une première tartine, puis enchaina. « J'ai absolument pas d'idée sur l'identité de ton ex, en tout cas ça peut pas être Thomas impossible, Robin je pense pas, Julien ça m'étonnerait beaucoup. » Le mentaliste était confronté à une énigme qu'il ne pouvait élucider. « Soit il est super discret et que j'ai pas eu l'immeeeense chance de le croiser, soit vous vous êtes bagarrés et t'as gagné. »

Elle arqua les sourcils. C'était si flagrant ? Pourtant, elle n'était pas du genre à montrer son malaise, ou sa gêne du fait que le jeune homme soit dans la même maison que lui. Elle ne faisait que l'éviter, ne croisait même pas son regard, ne l'écoutait pas. C'est pour ça qu'elle trouvait cela plutôt ... Bizarre. « Vraiment ? Ca aurait pu être un meilleur ami avec qui j'me suis disputé, ou un frère avec qui j'étais brouillé. » lança-t-elle. Mais elle se rappela par la suite que Monsieur était mentaliste. Forcément ... Il devait surveiller ses moindres faits et gestes, et les expressions de son visage lors de la conversation. Elle fallait qu'elle fasse attention pour ne pas se trahir. « Oooooh, t'inquiètes pas pour ça. Tu viens d'arriver, c'est normal, mais tu vas voir quand il va piquer une crise parce que je suis trop proche de quelqu'un, tu vas bien voir qui c'est. » répondit-elle avec un sourire.

Capucine semblait étonnée que j'ai pu savoir que la base de l'histoire était du love. On va pas se le cacher, c'était évident voilà tout. « C'est sûr, mais ces choses là ça se sent, les mots que t'emploies, et les expressions de ton visage veulent tout dire. Ca se cache pas ça. » Ouais faut que j'arrête de faire le pro, et de me retirer ce sacré melon de fou. Capucine me certifiait que j'allais vite savoir de qui il s'agit, j'avais hate. « Ah. Il gueule plus que Juliette ? »

Okay. Il commençait vraiment à faire peur le mentaliste. Elle lâcha un large sourire, afin de noyer le poisson. « Intéressant. Et tu vois quoi d'autre, sur moi ? » lança-t-elle, pour savoir s'il était aussi observateur qu'il le prétendait. Par la suite, elle se mit à rire. C'est vrai que Juliette avait une voix ... Stridente. Très stridente. Trop stridente. C'était parfois fatiguant, surtout quand on la supportait H24. « Nan, pas comme Juliette. Mais il est pas mal dans son genre. » répondit-elle en plaisantant.