Comme chaque matin, j'étais l'un des premiers à être debout. ma soirée d'hier a vraiment été mouvementée. entre ma violente dispute avec anais et la fin de la swagg room je ne pouvais passer une nuit tranquille, sans réfléchir. torse nu, bouteille d'eau à la main, je me dirigeais vers le tapis de course situé dans la veranda pour commencer mon sport.

Tara était énervée. Elle se devait de trouver un moyen d'évacuer tout ça avant que tout ceci n'explose sur la mauvaise personne. Cela faisait donc dix minutes qu'elle était sur ce tapis de course, courant après du vent. Le regard fixe, concentrée, comme si rien ne pouvait l'arrêter. Pourtant une silhouette dévia son regard. C'était Julien. Ce dernier était un peu la bête noire en ce moment, un peu comme elle la semaine dernière. Elle lui adressa un sourire, avant de réduire la cadence de la course.

tara y étais aussi. j'avais l'impression qu'elle était déjà présente depuis un bon moment. celle-ci m'adressa un sourire que je lui rendis. j'arrivais à reconnaitre les deux soeurs, elles étaient tellement différentes. je me demandais d'ailleurs comment pouvait-on les confondre maintenant. trotinant sur le tapis de course, je décidais d'engager la conversation avec elle. « ça va ma gueule ou quoi? » c'est comme ça que je parlais avec mes potes. oui, je concidérais tara comme une amie, une confidente, une fille à écouter et surtout qui donne de bons conseils.

Elle continuait de courir lorsqu'elle entendit le son de sa voix. Elle tourna la tête vers lui. « Disons que ça peut aller oui. » lança-t-elle, soufflant légèrement suite à l'effort. "Ca peut aller" veut dire "ça pourrait aller si un mec n'était venu l'embrasser l'air de rien il y a une heure" quoi. « Je te pose pas la question, je me doute que ça ne va pas fort. » continua-t-elle. Elle était dans le jardin quand elle entendit Anaïs et Julien se disputer, et ce n'était pas une petite dispute de rien du tout. Les deux avaient leur tord, certes, mais aucun des deux ne seront prêt à mettre leur fierté de côté, c'est certains.

la jeune tibétaine m'expliquait donc que ça pouvait aller de son côté. ça pouvait elle disait? je n'étais pas très convaincu de sa réponse, pas convaincu du tout même. « toi, ça ne va pas très bien j'ai l'impression. » disais-je toujours en trotinant sur le tapis de course. pour ma part, ça allait mieux depuis hier. c'est pas que ça n'allait pas en faite, mais j'étais très énervé. « non ça va, moi. j'ai un peu l'seum depuis hier mais sinon je pète la forme. » petit sourire, je voulais pas passer pour un babtou fragile.

La jeune femme descendit du tapis, puis attrapa une serviette afin d'éponger la sueur qu'elle avait un peu partout. « Disons que... Nan laisse tomber. » finit-elle par dire. Elle ne préférait rien dire, puisqu'ici les gens étaient des fouines et que la nouvelle allait se répandre comme une traînée de poudre. « Fais pas le mec avec moi. J'sais très bien que t'es énervé et saoulé de ce qui se passe avec Anaïs. J'vous ais entendu hier. » répondit-elle. Dans leur précédente conversation, il lui avoua qu'il avait des sentiments pour elle. Alors il était tout à fait normal qu'il ne supporte pas trop le fait qu'elle n'ait plus confiance en lui et qu'elle ne le calcule pas pour le moment. Mais Monsieur avait beaucoup trop de fierté pour se l'avouer lui-même. Alors le dire aux autres, ce n'était même pas la peine. « Ce n'est pas une tare d'avoir des failles. Et la tienne, c'est Anaïs. » continua-t-elle, observant sa réaction.

toujours trottinant, j'écoutais attentivement les paroles de la jeune femme. elle cachait quelque chose, j'en étais persuadé. le sourire au coin, je décidais de la questionner pour lui faire cracher le morceau. « tu sais, tu peux tout dire à tonton guirah. et puis tout fini par se savoir dans cette maison. » je m'étais fortement embrouillé hier soir avec anais, c'est sur qu'elle avait dépassé les limites avec moi. elle pensait que j'allais baisser ma tête et lui lêcher les talons, mais non elle c'était trompé de personne. « j'fais pas le mec. elle m'a saoulé hier, c'est tout. » le discours de tara me faisait bien rire. anais ma faille? dans le jeu peut-être mais sentimentalement parlant je ne pense pas. « n'importe quoi toi hein. » concluais-je étouffant un légers rire nerveux.

Elle laissa échapper un rire. Il lâcha rien, lui. Mais non, elle ne dirait rien à tonton guirah comme il disait si bien. « Bizarrement, sur le point commérage j'te fais pas confiance. » lui dit-elle. Elle voyait déjà le truc : il répéterait tout à Anaïs (parce qu'ils allaient se réconcilier, il ne fallait pas être miro), Anaïs le répéterait à Clara et Clara à tout le monde. Et il ne fallait pas que ça arrive aux oreilles de Jamel, donc bon. « Si tu le dis. Moi en tout cas c'est que je pense et je ne changerai pas d'avis. » finit-elle par dire, s'installa sur le siège en face du tapis de Julien.

elle ne me faisait pas confiance sur le point commérage? comparé à anais et gabriel, je n'étais pas du tout une fouine. Je savais garder les secrets et surtout je savais ne pas ouvrir ma bouche quand il le fallait. « pas du tout, je sais très bien garder les secrets moi. » elle commençait ensuite son discour sur anais, je tournais donc ma tête vers elle, les mains posés sur le guidon « il n'y a que les imbéciles qui ne change pas d'avis, tara. » petit sourire amusé, pour la taquiner.

Il n'avait pas tord. Puis bon, il fallait bien qu'elle en parle à quelqu'un hein. De toute façon, ça allait se savoir, et Julien restait un de ses amis les plus proches. Elle s'approcha légèrement. « Si je te dis qu'il s'est passé exactement la même chose que toi il y a quelques jours, et si je te dis Gabi, tu comprends ou ...? » murmura-t-elle, faisant des ronds avec son doigt à côté de sa tête pour faire mine "t'as pigé". Tara, imbécile ? Elle lâcha un large sourire.  « Si tu pars de cette logique là, c'est toi l'imbécile. » rétorqua-t-elle. Bah ouais, avec sa fierté là, incapable de dire les choses correctement à la meuf qu'il kiffe. 

je fis mine de réfléchir, mais je savais très bien de quoi tara voulait parler. gabi l'avait surement embrassé sans qu'elle le veuille. j'ouvrais grand les yeux, éclatant de rire ce n'était pas possible, wesh. « il est pas gay lui? » non c'est vrai, je pensais qu'il était gay moi. « plus sérieusement je comprend ta situation car je l'ai moi même vécu et ce n'est pas évident. après voilà, c'est gabi' hein. » finissais-je par dire le sourire aux lèvres. « je n'ai pas envie de passer pour le gros pigeon. anais m'a manqué de respect hier soir. »

C'était obligé qu'il réagisse ainsi. Elle rit à son tour, même si au fond, c'est pas drôle. « Bah j'pensais aussi. » lui dit-elle. « Nan mais déjà le mec ça le prend comme une envie de pisser, après il se barre en juif. Donc j'le poursuis pour avoir des explications, normal quoi, il recommence. Il m'a gavé. » conclut-elle, avant de lever les yeux au ciel et lâcher un soupir. « Pigeon, tout de suite. C'est juste que tu tiens à elle, c'est tout. » lança-t-elle. Les mecs comprenaient vraiment rien aux nanas.

ah ouais le mec l'avait embrassé, tac tac tac il c'était barré. je l'avais sous-estimé ce gabriel, il avait l'air d'être chaud bouillant comme les bouillabesses que me préparait anais. « j'crois que c'est une missions là parce que c'est pas possible. » j'étais toujours entrain de trotiner. je commençais à prendre de la couleur et surtout je transpiré t un gros porcs serbes, alias zelko pour aller plus vite. « je tiens à elle, ouais mais pas question de faire le premier pas. »

Elle acquiesça ses dires. « C'est obligé ! Genre le mec il s'est pas réveillé avec une soudaine envie comme ça. » lui dit-elle. En plus, si il y avait bien un truc qu'elle ne supportait pas, ait qu'on se paye sa tête. Alors le Gabi était plutôt mal parti. « Ah là là, aussi têtus l'un que l'autre ! Vous vous êtes bien trouvé tout les deux. » finit-elle par dire.